"J AI ENVIE DE RESTER CHAMPION"

Jean-Marc Mormeck notre unique champion du monde français remet en jeu ses titres WBA et WBC face à son challenger anglais David Haye, un dangereux puncheur, le 10 novembre prochain. Pour présenter ce duel qui sent la poudre, le champion du monde actuellement en pleine préparation à la Bourboule, nous a accordé cet entretien...

NB: De retour à Levallois. Quel souvenir gardes-tu du 17 mars dernier ?
JMM: Formidable, vraiment j'ai apprécié de boxer dans cette salle grâce à l'association de Canal Plus et de la ville de Levallois. Le formidable engouement autour de ce combat a prouvé qu'il y a un public pour la boxe en France, encore faut-il pouvoir proposer des combats de ce genre.

NB: Comme toujours en boxe, il y a eu quelques hésitations sur le choix de ton adversaire. Quel était ton souhait ?
JMM: J'avais la possibilité de boxer le champion IBF Steve Cunningham, mais j'ai préféré prendre David Haye qui est le challenger officiel WBC.

NB: C'est un combat qui sent la poudre…
JMM: Evidemment, comme tous les combats. Mon premier combat avec O'Neil Bell sentait déjà la poudre, ma revanche aussi par ce que cela pouvait effectivement s'arrêter à n'importe quel moment ! C'est ça quoi, il ne faut pas tricher et disputer de vrais combats.

NB: Tu vas trouver sur ta route un boxeur plus jeune, 26 ans, ambitieux, droitier, grand 1m 90 et gros frappeur. Cela ne t'inquiète pas ?
JMM: Il est jeune, il est ambitieux, il a tout pour lui mais bon… Moi j'ai toujours une grosse motivation, une grosse expérience par rapport à lui et j'ai envie de rester champion du monde. Alors lui il a envie de le devenir, mais il attendra que j'arrête pour réaliser son rêve.

NB: Pourtant, il commence à te brancher pas mal sur les medias anglais, citations : "Je vais lui rentrer dedans… le mettre KO le plus vite possible... Mormeck aux oubliettes, etc."
JMM: Très bien. Ce sont des choses qu'on peut dire, mais on ne réalise pas toujours ce qu'on veut. C'est aussi ce qui va faire l'attrait du combat.

NB: Donc prêt à venger les rugbymen français ?
JMM: (rires) Cette question-là je l'attendais ! Je suis prêt à venger personne, mais prêt à gagner en tout cas. Pour moi…

NB: Quand as-tu repris le chemin de la salle ?
JMM: J'avais déjà commencé à travailler fin juin, en faisant un peu de sac, un peu de medicine-ball, m'imprégner un peu de la salle. A cette époque, j'étais toujours dans l'attente de savoir si on allait vraiment pouvoir faire ce combat. Je ne pouvais pas courir à cause de ma tendinite au genou, mais je me suis bien entretenu.

NB: Des changements dans ta préparation par rapport au combat précédent ?
JMM: On change forcément des choses car les combats ne sont pas tous les mêmes. Aujourd'hui je travaille de nouveau avec mon préparateur physique Fred Roualen. Nous sommes allé en altitude, nous nous sommes oxygénés. De 2000 mètres, nous sommes ensuite descendu à 800, après nous reviendrons au niveau de la mer. Nous avons eu tout ce qui fallait pour bien travailler, nous verrons le jour du combat si cela porte ses fruits.


NB: Et pour la boxe, cela se passe toujours avec ton coach américain Ritchie Giachetti…
JMM: Cela a toujours bien marché. Nous avons fait Virgil Hill ensemble en Afrique du Sud, ensuite on a travaillé à Levallois ensemble, Fred le préparateur en plus et toujours le même staff. Aucune raison de changer qui que ce soit.
(NDLR: L'entretien a été réalisé mercredi, la veille de l'accident cardiaque de Giachetti)

NB: Tu es le dernier des Mohicans, il n'y a plus d'autre champion du monde Français. Une pression supplémentaire ?
JMM: Pas du tout, je n'y pense pas. Lorsque nous étions plusieurs déjà je n'y pensais pas. Je pense que d'autres vont me rejoindre. Souleymane va reprendre son titre, les autres vont travailler pour pouvoir devenir eux aussi champions du monde.

NB: D'ailleurs Souly va te chauffer la salle car il boxe juste avant toi contre le Congolais Ted Bami pour une demi-finale mondiale…
JMM: C'est bien, la dernière fois il y a eu une cohésion entre Canclaux et moi, cette fois on va faire la même chose avec Souly. D'ailleurs, avant le 17 mars, j'avais évoqué mon souhait de pouvoir un jour boxer lors d'une même réunion, ça se fait, tant mieux !

NB: C'est une étape importante, mais ton objectif reste le même : toutes les ceintures ?
JMM: Chaque combat est une étape importante. Lorsque tu deviens champion du monde, tu entames une nouvelle aventure. Pouvoir récupérer d'autres ceintures, WBO, IBF, oui bien sûr.


NB: Tu as également parlé de Fabrice Tiozzo. Verra t-on un jour ce combat que tout le monde attend en France ?
JMM: Au début nous nous sommes beaucoup parlé par presse interposée. Je pense qu'aujourd'hui il faudrait que nous mettions chacun un peu d'eau dans notre vin pour revoir les conditions de ce combat. Moi, je pense que ce combat se fera un jour, maintenant la balle est dans son camp. Il faut qu'il sache que je suis pour.

NB: Donc le 10 novembre, la ville de Levallois peut l'inviter pour qu'il t'encourage ?
JMM: Ce serait avec plaisir.

Répères
Jean-Marc Mormeck : 33 victoires (22 avant la limite), 3 défaites.
- Dernier combat : bat O'Neil Bell (Jam) aux points (championnat du monde WBA, WBC)
David Haye : 19 victoires (18 avant la limite), 1 défaite.
- Dernier combat : bat Tomasz Bonin (Pol) arrêt 1er round

Les champions du monde lourd-légers (90.719 kg) par fédération :
WBA : Jean-Marc Mormeck (F)
WBC : Jean-Marc Mormeck (F)
IBF : Steve Cunningham (USA)
WBO : Enzo Maccarinelli (GB)

Source_www.boxenet.com