LA DER DE JERMAIN
Pour son dernier combat en poids moyen, Jermain Taylor doit retrouver de sa flamboyance s’il veut venir à bout de l’homme qui monte : Kelly Pavlik. Pour cela, il devra tenter de retrouver la classe dont il avait fait montre face à Bernard Hopkins.
Kelly Pavlik (25 ans, 31 succès, dont 28 avant la limite) a beaucoup de
qualités, mais pour Emanuel Steward, le célèbre coach de Taylor, la
principale d’entre elles est d’être droitier ! Selon le boss du Kronk,
le champion actuel (WBC – WBO) n’a pu briller lors de ses trois
derniers combats, uniquement parce qu’il était opposé à des fausses
gardes.
En fait, le problème de Jermain Taylor (29 ans, 27 victoires, dont 17
expéditives et 1 nul) commence à être d’ordre commercial. Du
spectaculaire jeune surdoué qui mit fin à la suprématie du vieux lion
(Hopkins), Jermain est en train de devenir, s’il n’y prend garde, un
boxeur qui fait juste le nécessaire pour gagner, ce qui peut suffire
pour un palmarès mais certainement pas s’il veut disputer les grands
combats « jackpots » de Las Vegas.
Aussi, après trois défenses de titre devant des welters survitaminés, Taylor va enfin rencontrer un vrai poids moyen, challenger numéro 1, invaincu, et accessoirement gros frappeur (31 victoires pour 28 KO pas de défaites ni de nuls). Selon Steward, le simple fait que Pavlik soit droitier, contrairement à Wright, Ouma, et Spinks devrait permettre à son protégé de retrouver sa boxe chatoyante qui commence par un jab très efficace.
Côté Pavlik, on ne l’entend pas de cette oreille. Depuis la victoire spectaculaire du boxeur de l’Ohio contre Edison Miranda (qui en a vu 36 ampoules), les espoirs les plus fous se sont emparés du clan Pavlik. Pour conquérir les ceintures du champions, « the ghost » (le fantôme, surnom donné en amateur par son frère tant il était dur à toucher) compte sur sa frappe mais aussi sur son activité.
Là où la plupart des poids moyen donnent une soixantaine de coups par round, Pavlik se targue d’en envoyer une centaine. De quoi fatiguer son adversaire, d’autant qu’il ne s’agit pas vraiment de caresses ! Miranda pourrait en témoigner.
Cela dit, Kelly Pavlik, dont l’idole de jeunesse se nomme Ray « boom boom » Mancini, autre champion issu de l’Ohio prend désormais beaucoup de coups pour un fantôme, malgré une taille exceptionnellement grande dans cette catégorie. Du reste, lui aussi peine un peu à faire le poids et voit, tout comme Taylor, son avenir dans la catégorie du dessus. Mais en attendant, il y a un duel d’invaincus à gagner et une image des poids moyens à restaurer…
Source_NetBoxe.com_ 25 Septembre 2007