LA BOXE MONDIALE ATTEND...

Avec le championnat des poids super-welters WBC, baptisé "Le monde attend", qui mettra aux prises l’Américains Oscar "Golden Boy" De La Hoya, tenant du titre, avec son compatriote invaincu Floyd "Pretty Boy" Mayweather junior, le week-end prochain, revient l’époque dorée de la boxe à Las Vegas !

L’émotion est perceptible dans l’ancienne capitale mondiale du jeu, détrônée cette année par Macao, où l’évènement du 5 mai fait que beaucoup se rappellent une époque pas si lointaine, où le noble art était qualitativement et quantitativement omniprésent dans la cité. Dans les mégas hôtels-casinos de la cité située dans le désert du Nevada, alignés comme de gigantesques champignons, il n’y a plus aucune place de libre pour le jour « J ». Le gotha de la planète boxe est en route pour "Sin City" (« la ville du péché »), tandis que De La Hoya et Mayweather Jr. se comportent déjà comme au bon vieux temps des eighties.
Désormais, l’unique chose que De La Hoya (34 ans ; 38 victoires, dont 30 expéditives, 4 revers) et Mayweather Jr. (30 ans ; 37 succès, dont 24 avant la limite) ont à faire, c’est de nous offrir l’excellence. Parce que la boxe n’a pas seulement besoin d’un bon match… Elle a nécessité d’un très grand combat.

D’avis général, la boxe est morte, assassinée par la cupidité, les mauvais manageurs et l’empathie générale du public. Pourtant, personne là-bas ne s’offusque du prix de revente des précieux sésames pour le combat des chefs, qui aura pour théâtre le MGM Grand, qui s’échelonnent de 1 000 dollars, pour les places plus éloignées, à plus de 20 000 billets verts pour les sièges situés au pieds du ring. Le combat, qui arrive à point nommé pour ce sport menacé de désuétude, a tout les atouts pour mettre en émoi le boxing-business. Il pourrait d’ailleurs être le plus lucratif de l’histoire une fois additionné les recettes. Ce championnat du monde des welters du World Boxing Council revêt une telle importance qu’il génère un engouement publicitaire sans précédent. La brasserie aztèque "Tecate" promeut l’événement à coups de dollars, tandis que la chaine à péage HBO fait de même, en plus de diffuser un reality-show d’une demi-heure consacré à l’excentrique famille Mayweather.

Ceux qui auront réussi à capter la chaine américaine pourront voir le père de "Pretty Boy" quitter furibard l’entraînement de son rejeton au motif que son frère Roger, qui entraîne le phénomène, lui a manqué de respect. Les plus chanceux, se délecteront des images qui montrent Senior, ex-coach du "Golden Boy", réciter un de ses poèmes. De La Hoya, pour sa part, interprétera ce qu'il fait de mieux : "Le gendre idéal". Ce rôle, qui lui sied à merveille, lui est dévolu pour ce duel, alors que Floyd Mayweather Jr. est heureux d’hériter de celui du scélérat de service, surtout contre la dernière superstar de la boxe. Floyd junior a accompli sa part de travail à la perfection, avec beaucoup d’envie. C’est l’une des raisons pour lesquelles ce combat sera le plus grand et le plus lucratif de tous pour De La Hoya. Et croyez-moi, la liste est longue. Il ne faut tout de même pas oublier que ce fils d’émigrés mexicains est le seul pugiliste au monde, avec ses compatriotes Mike Tyson et Evander Holyfield, qui ait réussi à alimenter les caisses des télévisions payantes états-uniennes depuis le début de la décade précédente. Oscar a généré à lui seul 492 millions de dollars en droits télévisuels depuis l’entame de sa prestigieuse carrière pugilistique. Nul doute que ce De La Hoya vs. Mayweather Jr. se situera au dessus des deux duels qui ont mis aux prises Tyson avec Holyfield dans ce registre. Le Californien a réussi cette performance alors qu’il a très peu combattu ces dernières années et qu’il a perdu deux de ses quatre derniers combats.

Malgré ça, le "Golden Boy" est la seule figure, depuis le retrait de Mike Tyson, capable de remplir les stades et de faire grimper l’audimat d’HBO ! Et avec le pay-per-view, meilleur est l’audimat, meilleurs sont les gains. Le tout dans un sport gangréné par la création de trop nombreuses fédérations mondiales (WBC, WBA, IBF, WBO, IBO, IBA, NBA, WBF, IBU, IBC, etc.), de trop nombreuses catégories de poids (dix-sept) et de trop nombreux titres "mondiaux"… Désormais devenus banals. Au moins pour une nuit, ces problèmes seront oubliés. Le combat a déjà remporté un premier record de vente aux guichets, avec dix-neuf millions de dollars de recettes ! Les gens riches et les stars se battent pour êtres assis au pied du ring. Les places à 50 dollars, pour voir le choc de l’année en circuit fermé dans les hôtels de Las Vegas, se vendent le triple !

Olivier Monserrat-Robert_NetBoxe.com